-Comité de Sargé Lès Le Mans

                                                                        Le 76ème anniversaire de la Libération a été célébré le 12 aout 2020 à la stèle du sous Lieutenant Benoit d' Archangues dans les coditions réglementaires avec les directives gouvernementales relatives à l ' actuelle pandémie.

 

65e anniversaire de la Libération

Cérémonie à la mémoire du Sous Lieutenant Benoît d'Arcaguès,

Mort pour la France, à Sargé, le 11 août 1944

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cérémonie

 

65e Anniversaire de la Libération de SARGE

 

Stèle Benoît d’ARCANGUES

 

 

Dans le cadre de la mission du Souvenir Français, «  A nous le souvenir, à eux l’immortalité », nous sommes ici, ce matin pour honorer la mémoire du Sous Lieutenant Benoît d’Arcanguès et de ses camarades morts au combat.

 

 

 

 

Né le 8 juillet 1920 à Bayonne, Benoît d’Arcanguès est reçu à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr dans la 128e promotion baptisée Charles de Foucault, basée en 1942 à Aix en Provence. Bénéficiant d’un congé d’armistice, le 8 décembre, il s’évade de France par l’Espagne.

 

Dans sa fuite à travers le Pays Basque, il doit affronter les rançons des contrebandiers, avec leurs coutumes séculaires vivifiées sur leur terrain par la guerre civile entre les Républicains locaux et les phalangistes de Franco. Ce dernier, fasciste, est le séide  inconditionnel d’Hitler, et ses carabiniers arrêtent les évadés français et leurs alliés pour les remettre à la gestapo en France avec la Déportation comme conséquence.

D’Arcanguès se dirige vers Saint Sébastien pour rallier l’Angleterre.

A proximité de cette ville, il échoue dans un couvent à Atégorista où vit sa tante [1]. Cette maison de Dieu est en principe inviolable, ce qui lui sauve la « peau ».

 

Devant ces pressions locales, et en accord avec sa tante, il décide de traverser l’Espagne, du nord au sud.

En Algérie, d’Arcangués, évadé sans papiers, s’engage « comme 2e classe » à Cherchell. C’est le colonel, commandant de l’Ecole d’officiers de Cherchell, qui le rétablit dans son grade de sous-lieutenant. Il est affecté à la 2e DB de Leclerc, en formation, au  4e escadron du 12 RCA, Régiment de Chasseurs d’Afrique.

 

Intégrée à l’Armée Patton, la 2e DB débarque en Normandie et se déploie à Neuville sur Sarthe pour attaquer au Nord.

 

Dans la nuit du 9 au 10 août 1944, le 4e escadron du 12e RCA bivouaque dans un verger des Châtelets à Sargé. Le Sous Lieutenant d’Arcanguès commande le 2e peloton composé du Navarre, char de commandement et de trois autres blindés

 

Le 10 août, à 8 heures 30, cette unité quitte Sargé pour Mézières et attaque violemment les blindés allemands vers 9 heures. Ces derniers ripostent et détruisent les trois chars de d’Arcanguès, l’Aquitaine, le Guyenne et l’Entre Deux Mers. D’Arcanguès continue à ferrailler sur le flanc est de l’ennemi ;

 

A 10 heures 30, un obus de 88 mm tiré par un char Tigre frappe en travers le Navarre. Un deuxième obus éclate au niveau du poste de commandement.

 

  

 

Les deux pilotes sont tués sur le coup. Le chef de char, amputé de la jambe droite, et ayant la gauche entièrement broyée, s’extirpe de son poste, ce qui permet aux deux rescapés de sortir du char en feu.

 

Ces deux survivants sont faits prisonniers tandis que le Sous Lieutenant est laissé pour mort. Comme tous les combattants de la 2e DB, ils sont considérés par les Allemands comme les SS de de Gaulle et fusillés sur-le-champ. La curiosité de l’un d’eux a différé cet assassinat de quelques heures, permettant leur évasion.

 

Les agriculteurs voisins secourent l’officier français. A 12 heures il est pris en charge par une ambulance américaine qui l’évacue sur l’Hôpital américain APO 403 stationné à Sargé. Il y décède le 11 août 1944.

 

Sur le livre d’or de la 2e DB, sa citation est inscrite

 

« Jeune officier animé du plus bel enthousiasme, excellent chef de peloton de chars.

 

Le 10 août 1944, au carrefour du Sablon, a entraîné son peloton dans une manœuvre hardie, à travers un terrain difficile ; A été mortellement blessé dans son char incendié. A refusé de se laisser ramener par son équipage pour permettre à celui-ci de gagner nos lignes. Modèle d’ardeur et d’entrain dans le combat.  Magnifique exemple de sacrifice. »

 

 

 

Le 6 août 1945, Madame d’Arcanguès, sa mère, écrivait à mon père, le capitaine Roger Caffieri, « Benoît est tombé les armes à la main. Il en avait envisagé la possibilité avant de franchir la frontière espagnole, mais il n’avait pas hésité. Il savait que son devoir était là et il y est allé. »

 

 

[1] Revenons à cette rencontre au couvent de Saint Sébastien, lors de l’établissement des formalités du décès à la mairie, la photo de cette religieuse, découverte par mon père, dans le portefeuille de Benoît d’Arcangués, a permis aux Sargéens de lui offrir une sépulture catholique. Cette religieuse ne devait pas avoir pensé que sa photo permettrait une veillée de prières devant la dépouille mortelle de son neveu, dans notre église.

Je n’ai connu l’identité de cette catholique que 62 ans après.

 

 

Pendant plusieurs années, la dépouille mortelle de Benoît d’Arcangués reposa dans le cimetière de Sargé avant de retourner dans sa terre natale.

Jean-Jacques Caffieri

 

 

 

 

 

 

 


Délégué Général du Souvenir Français de la Sarthe - M. Jean - Jacques CAFFIERI - Les Jubinières - 72190 - Sargé Lès Le Mans - 0243765192 - contact@caffieri.fr