Réactions

Ci dessous, quelques commentaires des lycéens interrogés à chaud. Tous ont exprimé une grande émotion, chacun à leur manière.

Guillaume (Terminale, lycée Malraux): "C'est très émouvant et même perturbant. L'instant où nous sommes arrivés à la carrière m'a beaucoup marqué. J'ai été très ému. Je vais peut-être choquer certaines personnes, mais j'ai trouvé le paysage magnifique, au sens esthétique, comme s'il s'agissait d'un paradis. Mais derrière tout ça, on sait qu'il y avait de la douleur, des cris, on a du mal à réaliser ce qui s'est passé ici. Et pourtant ça s'est réellement passé. Comment le lieu ne parvient pas à s'exprimer tout seul? Avec le temps, il prend un autre visage, qui n'a plus rien à voir. Il ne garde rien du passé. D'un côté il y a le présent, de l'autre le passé. Personnellement je n'arrive pas à comprendre comment de telles choses ont pu se produire. Et le pire c'est que même aujourd'hui, que ce soit en Autriche ou en France, certains minimisent, et même contestent, voire affichent leur mépris par rapport à d'autres populations. Ca fait du mal, tout ça finalement n'est pas si loin".

Mathurin (Première, lycée Sainte-Croix): "C'est pesant et en même temps très intéressant. Il faut savoir ce qui s'est passé ici. C'est essentiel, car faire ce travail de mémoire permet de ne pas reconduire les erreurs. L'Humanité toute entière doit faire en sorte que ça ne recommence pas. Entrer dans les chambres à gaz et voir les fours crématoires, c'est quelque chose qui fait verser des larmes, c'est une émotion très intense. Lorsque l'on franchit le seuil de la partie carcérale du camp, et qu'on va vers la partie militaire, on se dit qu'on a de la chance, car on fait partie de ceux qui peuvent le franchir dans ce sens là. Par ailleurs, ce qui m'a choqué, c'est le manque de mémoire d'une certaine partie de la population autrichienne. A Gusen, quand tout le monde part en week-end les jours de cérémonie, ça me choque. Incapables d'assumer le fait d'habiter sur les lieux où des milliers de personnes ont été torturées. Même chose à Mauthausen, où des croix gammées et des inscriptions xénophobes sur les Juifs et les musulmans  ont un jour été taggées sur les murs"

Marina (Première, lycée Malraux): "Lorsque je me suis trouvée dans la pièce où l'on entassait les cadavres, ça a été quelque chose d'oppressant. La salle où tous les noms sont gravés sur des plaques, ça aussi ça fait quelque chose. Même chose à Hartheim, où l'on a assassiné les plus faibles. Mais ce qui m'a le plus marquée et choquée, c'est d'apprendre que les Autrichiens n'ont pas du tout la même vision".

Loïse (Première, lycée Malraux): "Je n'arrive pas à imaginer que tout ça ait pu se produire. C'est tellement choquant. C'est un voyage qui quelque part fait du bien. D'autant qu'en cours, on n'a pas trop abordé ce qui s'est passé en Autriche à cette époque. J'ai appris beaucoup de choses, car on nous a montré des aspects très divers. Et puis j'ai tenu à porter la gerbe au moment de la cérémonie, pour moi, c'était quelque chose d'important" 

Youssem (Première, lycée Sainte-Croix): "J'ai appris beaucoup de choses que j'ignorais sur les camps. Quand on réalise comment des hommes ont été traités par les Nazis, comme des bêtes, des cobayes... A Hartheim, j'ai vu un livre où les différentes races étaient répertoriées. C'est horrible! Et puis on entend surtout parler d'Auschwitz-Birkenau. Il ne faudrait pas oublier tous ceux qui sont morts dans les autres camps, comme Melk, Gusen, Ebensee, ce serait une erreur, car il y a toujours une menace. C'est d'autant plus important pour nous qui devons maintenant construire l'avenir"

Elisa (Première, lycée Malraux): "Je m'attendais à quelque chose de très très dur en venant ici, mais pas au point de ressentir autant d'émotion en voyant les images, les noms, les lieux, en réalisant tout ce que les Nazis ont fait avec une telle barbarie. On se prend une sacrée claque. Aujourd'hui, il n'y a presque plus de témoins, nous sommes les seuls à transmettre ce que nous avons vu, c'est comme ça qu'on pourra éviter que les mêmes choses se reproduisent... C'est à nous de faire en sorte"